Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site. Je le remets ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu
L’une de mes lectures les plus prenantes de ce début d’année a été la découverte de la saga du Sorceleur par Andrzej Sapkowski. N’ayant lu pour l’instant que les trois premiers tomes, j’ai décidé de ne pas en faire la chronique avant de les avoir tous lus, et, comme entre temps, j’ai entamé un autre pavé (un classique de la SF… j’en parlerai sûrement à l’occasion, quand je l’aurai terminé), ça mettra sûrement un peu de temps à arriver. C’est cependant l’occasion de m’essayer à un autre type de critique en revenant sur le jeu vidéo qui m’a le plus marquée ces dernières années.
Et, oui, vous l’aurez deviné, c’est bien de la série de jeux vidéos The Witcher que je vais parler.
Contrairement à beaucoup d’amateurs de jeux vidéo, je n’ai pas découvert la série avec l’épisode trois, qui a remporté l’adhésion quasi unanime de la critique, mais avec le tout premier… Bien après sa sortie. En réalité, j’ai joué pour la toute première fois au premier épisode en 2011 ou en 2012, peu après la sortie du second jeu. Il ne me viendrait pas à l’esprit de commencer un livre par le tome 2 et j’ai tendance à suivre la même logique avec les jeux. Je n’étais alors qu’une joueuse occasionnelle et je me suis pris une telle claque !
J’avais déjà joué à des RPG avant, mais jamais je n’avais ressenti une telle sensation de liberté en explorant un monde virtuel – et pourtant, il ne fonctionnait même pas sur un système de monde ouvert. C’était la première fois que je jouais à un jeu où les choix que l’on effectuait avaient de réelles conséquences et je me voyais forcée de peser chacune de mes décisions avec soin, au risque de les regretter par la suite. A part la série The Witcher, je n’ai jamais depuis retrouvé de jeu qui me force à être à ce point concernée par mes choix. La construction de l’univers et de ses personnages y joue probablement un grand rôle.
Après avoir vécu de telles sensations dans l’univers du premier The Witcher, rien d’étonnant à ce que j’aie voulu enchaîner directement avec le second opus, d’autant qu’il était déjà sorti… Mais malheureusement l’ordinateur que j’avais à l’époque n’avait pas les capacités de le faire tourner et, l’histoire se répétant, j’ai dû attendre la sortie du troisième épisode et l’achat d’un ordinateur plus puissant pour enfin entamer le second.
S’il ne m’a pas fait le même choc que le premier, j’en garde tout de même un souvenir assez exceptionnel – moins de son gameplay que de son histoire. La mécanique des choix, encore plus prégnante dans ce second opus, les quêtes, principales et secondaires, et encore et toujours cet univers si bien construit qui a réussi à m’immerger une nouvelle fois. Cependant, cette fois-ci, j’ai pu enchaîner le deuxième et le troisième, et avec le recul, j’aurais peut-être dû attendre un peu, comme entre le premier et le second. Non que je n’aie pas aimé le troisième épisode de The Witcher, mais ils se sont desservis l’un l’autre. Je m’en voudrais de spoiler ceux qui n’y ont pas encore joué, mais ce n’est un secret pour personne : si les deux premiers épisodes voulaient proposer une histoire se démarquant beaucoup de celle des livres, le troisième, lui, a voulu raccrocher les rails. Il est remarquable, mais, à cette époque-là, je n’avais fait que jouer aux jeux, et j’ai été un peu perdue par les ajouts de personnages que je ne connaissais pas et qu’on me demandait soudain d’aimer. Ca a un peu terni mon souvenir du deuxième jeu, et j’ai eu plus de mal à me faire à l’histoire.
C’est pour cette raison qu’en ce début d’année, après avoir commencé à lire les livres de la série, j’ai décidé de rejouer à Witcher 3, et uniquement à celui-ci, après, cette fois-ci, avoir rencontré les personnages dont l’histoire m’était présentée dans le jeu. Cela m’a permis de m’attacher beaucoup plus aux personnages, de mieux comprendre le combat de Geralt, le personnage principal, et d’apprécier la finesse et la subtilité de l’adaptation en jeu-vidéo de ces livres. Bien qu’il s’agisse d’une adaptation plutôt libre, l’esprit de ce que j’ai découvert dans le livre est respecté et, si tous les personnages et toutes les histoires ne sont pas présents, de multiples clins d’œil me permettent à présent d’apprécier le travail réalisé par l’éditeur et le respect de l’univers d’origine du sorceleur.
Comme quoi, parfois, il faut se laisser un peu de temps.