Critique de livre : Stephen King, Under the Dome
Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site. Je le remets ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu.
Avec un goût assez certain pour l’ironie de la situation, j’ai profité de la période de confinement pour m’attaquer à Dôme, de Stephen King (Under the dome, en version originale), publié en France en 2011 chez Albin Michel, en 2 tomes dont je n’ai pour l’instant pu lire que le premier. Une période d’autant plus idéale que la lecture de ce pavé m’a évité les fréquents allers-retours à la bibliothèque qui me sont coutumiers.
Je ne fréquente pas volontiers les romans de Stephen King : ses œuvres les plus connues jouent un peu trop avec l’horreur pour moi. En revanche, j’ai regardé un certain nombre des adaptations de ses romans en films ou, dans le cas de Under the Dome, en série. J’ai une sale tendance à comparer les livres à leurs adaptations, mais j’ai vu la série il y a plusieurs années et n’en ai que des souvenirs vagues. Tenons-nous en au livre, donc.
En apparence, le pitch de Dôme est assez simple : une petite ville du Maine, Chester’s Mill, se retrouve soudainement recouverte d’un gigantesque dôme apparemment indestructible qui la coupe du monde. Personne ne sait ni qui l’a mis là, ni comment le faire disparaître. Les habitants de la ville tentent d’organiser leur survie et cherchent une solution… ou, pour certains, cherchent surtout à profiter de la situation. C’est alors l’occasion de s’attarder sur la psychologie de ces habitants, dont la situation désespérée révèle rapidement les pires côtés.
Comme je m’y attendais, Dôme a bel et bien joué avec mes nerfs. Je ne dirais pas que le style horrifique est celui qui caractérise le plus Dôme, mais certaines situations mettent véritablement mal à l’aise quand on n’est pas coutumier de ce type de lecture. Stephen King arrive à donner à son lecteur l’impression d’être enfermé avec ses personnages et de sentir la pression monter petit à petit, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de sortie possible. Une sensation probablement due à l’accélération des événements, qui a son mauvais côté : le rythme plutôt lent du début ne permet pas de se sentir directement happé, et mes périodes de lecture ont suivi exactement le même rythme que l’accélération de l’histoire, jusqu’à ce que je dévore les 200 dernières pages en une heure ou deux…
Stephen King arrive à donner vie à ses personnages avec un réalisme saisissant, et malgré la grande quantité de points de vue abordés (et la grosse cinquantaine de personnages qui a même poussé l’éditeur – ou l’auteur – à en dresser la liste en introduction de l’ouvrage), on se souvient très vite de qui est qui, et des caractères de chacun. Alors, il n’est certes pas très agréable d’avoir de temps en temps l’histoire racontée du point de vue des pires ordures du coin, mais la haine qu’on ressent pour eux en est d’autant plus réelle, tandis qu’on s’attache d’autant plus à ceux qui sont… peut-être pas des anges, mais bien intentionnés.
Une journée après avoir lu ce premier tome, je suis toujours prise dans l’histoire, la pression n’est pas retombée et je n’attends que d’aller chercher le second.