Critique de roman : La Passe-miroir, de Christelle Dabos
Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site. Je le remets ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu.
Comme je n’ai pas encore fini le gros pavé qui me sert de livre de chevet en ce moment, c’était aujourd’hui l’occasion de revenir sur une de mes lectures marquantes un peu plus anciennes (en l’occurrence, celle-ci date déjà d’il y a quelques mois). Même si je fais la plupart des critiques plutôt à chaud, il me paraît intéressant de revenir sur une lecture avec plus de recul, car il est possible que l’avis change beaucoup avec le temps, et c’est plus ou moins le cas pour cette critique-ci, même si elle est forcément moins détaillée que celles que je fais avec tous les éléments fraîchement en tête. Aujourd’hui, donc, je vais vous parler de La Passe-Miroir, de Christelle Dabos.
Vous avez déjà entendu parler de ce concept, comme quoi l’amour durerait 3 ans ? Il y a même eu un film (plutôt oubliable) dessus… Si je vous parle de ça, ce n’est pas pour verser dans la psychologie de comptoir mais parce que, quand j’ai commencé la saga de La Passe-Miroir, j’ai eu un coup de foudre. J’avais été frappée par la finesse de l’écriture, happée par la construction de l’univers, mise en haleine par le scénario haletant et les rebondissements…
Il m’a fallu une journée pour dévorer le tome 1, le lendemain j’étais à la librairie pour acheter les trois autres, ils n’y étaient pas, le surlendemain j’étais partie les chercher ailleurs et j’ai même sacrifié l’un de mes principes les plus sacrés, celui de toujours acheter les séries de livres dans la même édition (sinon ça perturbe l’harmonie de ma bibliothèque) pour avoir les trois derniers tomes d’un coup. C’est dire à quel point j’étais amoureuse de ces livres, persuadée que c’était ma lecture de l’année et que ça allait me marquer à vie.
Alors, ça ne fait pas trois ans, mais la fièvre est bien retombée (la preuve en est que je n’y ai même pas pensé quand j’ai écrit mon article sur Ces livres qui m’ont construite). Pourtant, je garde une assez grande tendresse pour La Passe-Miroir : cela reste une excellente série, qui, à mon sens, a bien mérité tous ses prix et distinctions. Mais mon intérêt avait déjà commencé à s’étioler légèrement au fil des tomes et, si je garde un souvenir très prégnant des deux premiers, les deux autres ont eu beaucoup moins d’impact sur moi : l’accélération trop forte de l’intrigue, les rebondissements à n’en plus finir et surtout le changement d’ambiance générale ont peut-être eu raison de ma passion première. Sans être mauvais, les deux derniers tomes ont probablement été le déclic qui m’ont forcée à admettre que cette passion serait sans lendemain.
Pour autant, cela reste une série qui vaut le détour, ne serait-ce que pour l’ambiance inimitable de ses deux premiers tomes, ses personnages vraiment attachants et son histoire prenante. Il est probable que je les relise un jour pour raviver la flamme…