Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site. Je le remets ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu.


Encore un mois pas facile niveau lectures, malgré des livres qui oscillent de bons à excellents : des choix ont été faits, et si je veux me tenir à un rythme de lecture correct et à un minimum de quatre livres par mois, il va falloir soit que j’augmente le temps que j’alloue chaque jour à la lecture – assez improbable dans l’immédiat, mais, je l’espère, possible dans un futur proche, soit que je me tienne à un maximum d’un seul livre de plus de 600 pages par mois (ce mois-ci, il y en avait deux… d’où mon désarroi) Et évidemment le quatrième livre m’a posé une difficulté d’un autre ordre. Pas de thématique halloweenesque pour ces lectures d’Octobre : je déteste me faire peur !

Couverture de "L'éveil du Léviathan", tome 2 de The Expanse aux éditions Livre de poche

James S.A. Corey, L’Éveil du Léviathan, The Expanse T.1

Vous ai-je déjà informés que The Expanse était ma série de science-fiction préférée ? Si ce n’était pas le cas, cette erreur est à présent réparée et, petit teasing pour le prochain Ah, l’écran ! j’ai également réparé une autre erreur ce mois-ci…

Donc, pour renouer avec certains de mes personnages favoris et avec l’un des univers les mieux construits, selon moi, de la science-fiction, je me suis lancée dans la lecture du pavé qu’est le tome 1 de The Expanse, lecture qui m’a occupée une bonne partie du mois tant l’œuvre est dense, mais que je retrouvais avec plaisir et que j’ai eu du mal à lâcher.

Comment une œuvre aussi riche, fourmillante de détails techniques et de personnages complexes a-t-elle pu être adaptée à l’écran sans que le scénariste ne parte en burn-out ? Honnêtement, je l’ignore, mais j’ai eu la satisfaction de constater que le livre avait été respecté par la série que j’adore, malgré quelques libertés et personnages ajoutés (à moins qu’ils n’apparaissent dans les tomes suivants du livre ? Ma plus grande déception face au livre est de ne pas y avoir retrouvé Krisjen Avasarala qui était sans conteste mon personnage préféré de la série), autrement ce livre a eu pour moi l’effet voulu, à savoir me permettre de me replonger avec plaisir dans cet univers, portée par une plume exigeante et talentueuse et comblée par des petits détails qui m’ont fait soulever un sourcil tandis que ma petite voix me soufflait : « oui, là, c’est du génie ».

Couverture de "Deepsix" de Jack McDevitt aux éditions livre de poche

Jack McDevitt, Deepsix

Quand on tombe après une dizaine de jours passés auprès de The Expanse, il faut être capable de soutenir le rythme : c’est donc un sacré challenge qui s’imposait à Deepsix, qui a en plus le triple désavantage d’être aussi un roman de SF, de faire également plus de 600 pages et d’être paru une année relativement proche de The Expanse (2000, contre 2011 pour L’éveil du Léviathan) et, ralala, le moins qu’on puisse dire, c’est que la comparaison dessert beaucoup ce roman, que j’aurais peut-être plus apprécié en d’autres circonstances.

Je ne dis pas, il partait bien pourtant avec ses scientifiques qui vont observer la collision d’une planète habitable avec celle d’une géante gazeuse errante, et il a beaucoup de bons côtés : agréable à lire, d’excellentes idées en termes de faune et de flore extraterrestres (je reste très marquée par la scène avec les fleurs) mais… à côté de ça, il passe à côté de beaucoup de choses. Je n’ai pas ressenti l’urgence de la catastrophe, ni sa violence, les descriptions de ce qu’il se passait à mesure que la planète subissait les effets de l’approche de la géante n’ont pas réussi à me faire sentir cette urgence et puis…

Surtout, ce qui m’a totalement sortie du livre, c’est qu’il date de 2007 et que sa conception des relations hommes-femmes est totalement datée. Chaque femme dans ce roman est décrite à son apparition selon un certain degré de « séduction », on apprend que le mariage est, dans le monde de Deepsix, un passage quasi obligé qui semble reléguer les femmes à la maison, et même s’il y a des personnages féminins très forts et marquants dans ce livre (l’héroïne, Hutch, en fait partie, de même que beaucoup d’autres), ce sont les hommes qui se battent et qui savent le faire, sans que ce déséquilibre ne soit souligné. Souffrant une nouvelle fois de ma lecture de The Expanse avec ses personnages tous égaux, Deepsix en prend un sacré coup.

Couverture de 'Arsène lupin, gentleman cambrioleur" de Maurice Leblanc aux éditions Livre de poche

Maurice Leblanc, Arsène Lupin : gentleman cambrioleur

Je ne me lasserais jamais d’une lecture courte et facile après avoir enchaîné deux pavés ! J’ai beau l’avoir lu quand j’étais petite, il ne me restait que peu de souvenirs d’Arsène Lupin, et comme je n’ai pas regardé la série qui lui a récemment permis de faire un nouveau buzz, tout ce que je savais, c’était que cette lecture serait divertissante et rapide, et c’est exactement cela qu’il s’est passé.

J’ai ri, presque aux éclats parfois, devant les facéties du gentleman-cambrioleur, j’aurais presque fini le livre d’une traite si je n’avais pas eu d’autres obligations, mais à chaque fois que j’avais un moment, je reprenais ce livre, ce qui est, nous le savons tous, un gage de qualité. Au final, je l’ai lu en une journée pleine. Ce n’est certainement pas un hasard si ce livre a tant marqué à son époque, et jusqu’à aujourd’hui. Les intrigues sont brillantes, le personnage attachant, on se prend à le chercher dans les pièces lorsqu’on a l’impression qu’il n’y est pas et à tenter de trouver les solutions aux défis qu’Arsène Lupin nous pose, même si parfois, nous n’avons pas les solutions avant que lui-même ne les expose. Ce livre était un réel moment de détente et de repos, à recommander aux esprits aussi encombrés que le mien.

Couverture du livre "Excalibur, l'épée dans la pierre" de T.H. White aux éditions Livre de poche

T.H. White, The Sword in the stone

Ne vous fiez pas à l’image, mais plutôt au titre. C’est le même roman, mais j’ai eu l’excellente idée de le lire en anglais, et voici la difficulté « d’un autre ordre » dont je parlais en introduction. J’ai beau parler anglais presque couramment, mon rythme de lecture est considérablement ralenti lorsqu’il s’agit de romans, d’où le fait que ce roman plutôt court m’ait tout de même pris pas mal de temps à terminer !

The Sword in the stone est le roman qui a inspiré le dessin animé de Disney Merlin l’enchanteur (bien qu’évidemment Merlin et Arthur soient bien plus anciens que ce roman qui date des années 40), et c’est un petit bijou que voilà, avec un humour décapant, un Merlin qui va à l’envers dans le temps et une méthode d’éducation basée sur les expériences, les transformations en tous genres, le contact avec les autres, qui aura tout son sens à la fin du roman. La version édulcorée de Disney, bien que très divertissante, en paraît bien pâle et attendue, tant ce roman nous fait passer d’aventure en aventure – les changements en animaux n’étant qu’une infime partie de l’éducation de Wart (la Verrue, en français) et, en connaisseuse des romans arthuriens et du Moyen-Âge (j’ai fait mon mémoire dessus), j’ai ri aux éclats devant certaines scènes parodiant les romans de chevalerie. C’est vrai cependant que certaines descriptions peuvent traîner un peu en longueur et que, pour une française lisant en anglais, la transcription des différents accents des personnages peut déstabiliser et nuire à la compréhension.

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