Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site, je le remets ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu.


Ce mois-ci, j’ai eu le temps de lire bien plus de livres qu’à l’accoutumée, avec une certaine diversité que vous pourrez constater mais qui s’est achevée par la lecture d’un certain nombre de chefs-d’œuvre ou presque, ce qui m’a amenée à lire encore plus vite. Comme d’habitude quand je dépasse les quatre livres par mois (habitude relative puisque c’est seulement le deuxième mois où ça arrive) j’ai scindé mon article en deux parties. Vous pourrez retrouver la seconde partie vendredi prochain. Au programme de la seconde partie : Éducation meurtrière, de Naomi Novik, La voie des oracles, T.1 Thya, d’Estelle Faye, et Janua Vera, de Jean-Philippe Jaworski.

Couverture de "L'armée furieuse", de Fred Vargas, aux éditions Viviane Hamy

Fred Vargas, L’armée furieuse

Eh oui, je suis repartie dès le début du mois sur un roman de Vargas, j’avais besoin d’une lecture qui me serait agréable et je savais d’avance que ce serait le cas avec celle-ci, même si petit à petit, j’épuise mes louanges au sujet de cette autrice. Je commence à me dire qu’il faudrait quand même que je me renseigne sur l’ordre dans lequel lire les aventures d’Adamsberg, car même si chaque roman se lit de manière indépendante, certains éléments de la trame principale se lisent comme une série et les événements de celui-ci se situent apparemment très longtemps après les derniers romans que j’ai lu.

On y retrouve Adamsberg, cette fois-ci en Normandie, confronté à une ancienne légende du nord de l’Europe, celle de l’armée furieuse/la chevauchée Hellequin. Mais comme toujours, cette légende sert de prétexte à un meurtrier pour sévir et les suspects ne manquent pas. Plusieurs enquêtes s’entrecroisent dans ce roman, celle de l’armée, celle d’un incendiaire suspecté de meurtre et également la quête de l’ignoble personne ayant attaché les pattes d’un pigeon avec du fil (non, ce n’est pas une blague, même si cette trame est relativement secondaire). Aucune d’elle n’est lassante et on ne se perd jamais, malgré la multiplicité des personnes et des histoires. Un véritable tour de force.

Couverture de "La guerre des mondes" d'H.G. Wells, aux éditions Folio

H.G. Wells, La guerre des mondes

J’ai un aveu à faire. Pendant très longtemps, avant que je ne commence à vraiment m’y intéresser grâce à Hypérion, la science-fiction se résumait pour moi à Star-Wars et aux histoires d’invasion martiennes. Et (tapez pas s’il vous plaît), je n’aime ni l’un ni l’autre. Donc je n’ai jamais vu La Guerre des mondes, je n’ai jamais eu envie de le voir et encore moins envie de le lire. Mais il se trouve que j’essaie de rattraper en partie le retard que j’ai sur certains classiques ayant donné naissance au genre, ce qui m’a poussée à finalement lui accorder cette lecture (ça, et le fait que le livre soit vraiment beaucoup plus court que ce à quoi je m’attendais).

Ce qui est certain, c’est que ce livre a très mal vieilli : les idées qui devaient paraître révolutionnaires à l’époque de sa sortie semblent banales et mal développées aujourd’hui, le style est suffisamment vieilli pour que j’aie eu l’impression de lire l’un des classiques qu’on m’imposait quand j’étais en licence de Lettres – mais en moins travaillé, car dans ces classiques, il y avait des chefs-d’œuvre de style dont le roman de H.G. Wells ne fait pas partie, et la réflexion philosophique à la base de ce roman a depuis longtemps été poussée bien plus loin et de bien meilleure façon.

Cependant, c’est une lecture plutôt agréable, facile d’accès et rapide, et si l’on essaie de ne pas considérer à l’aune des livres parus aujourd’hui, on peut facilement voir comment les idées posées dans ce livre en ont fait l’un des socles de la science-fiction.

N’empêche, je n’aime toujours pas les histoires d’invasion extraterrestres.

Couverture de "Symphonie atomique" d'Etienne Cunge, aux éditions Critic

Étienne Cunge, Symphonie Atomique

Lire dans l’urgence, tout en sachant que l’on ne trouvera pas les réponses qu’on cherche. C’est le sentiment que m’a donné Symphonie Atomique. L’auteur est un biologiste spécialisé dans le développement durable et son futur dystopique explore les conséquences du réchauffement climatique, un sujet qui me tient à coeur, dans une intrigue où menace la guerre atomique. Autant dire que j’espérais confusément trouver des pistes de solution ou un espoir. Spoiler alert, il n’y a que peu d’espoir dans ce roman, et le désastre climatique y prend toute sa mesure.

Pourtant, il faut bien dire que, si la lecture est loin d’être une promenade ensoleillée, vu le sentiment d’urgence qui l’accompagne, ce roman parvient à merveille à nous transmettre toute l’angoisse et le désespoir de la situation qu’il décrit, les manœuvres sourdes et obscures de la politique dans ce monde fracturé, les conflits des personnages et l’impossibilité de faire des choix en étant certains de leurs conséquences. Tout cela dans une écriture fluide, qui ne tolère pas les pauses ni les ruptures de rythme, et pourtant avec l’impression de lire un documentaire, ou un témoignage d’expert de ce vers quoi nous nous précipitons sans même y prendre gare.

Une lecture absolument indispensable, avant qu’il ne soit vraiment trop tard.

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