Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site. Je le remets ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu.
Cet article est la partie 2 de mes lectures de Novembre. Elles se lisent indépendamment les unes des autres, bien sûr, mais si vous ne l’avez pas encore découverte, vous pouvez aller lire la partie 1 ici : au programme, l’Armée Furieuse de Fred Vargas, La Guerre des Mondes d’H.G. Wells et Symphonie Atomique d’Étienne Cunge.
Naomi Novik, Éducation meurtrière, leçon n°1
Avec Éducation meurtrière, Naomi Novik rejoint définitivement les rangs de mes auteurs préférés. J’avais beaucoup apprécié Déracinée, le seul autre roman que j’avais lu d’elle, mais pas au point de suivre son travail avec attention. Cette fois, c’est le cas. Même si Éducation meurtrière a quelques allures de romans pour adolescents, avec son intrigue qui se passe dans un lycée magique (à la différence près que dans ce lycée à peu près tout veut te tuer) et ses histoires d’amours et d’amitié, cela faisait longtemps que je n’avais pas été partagée à ce point entre le besoin de lire en continu, aussi vite que possible, et l’envie de faire durer le roman pour ne pas quitter cet univers.
Qu’est-ce qui a causé cela ? Est-ce une écriture efficace, ne s’embarrassant pas de détails mais terriblement visuelle ? Est-ce les personnages, humains car bourrés de défauts et de contradictions ? Ou bien le personnage principal, louvoyant à la frontière de l’anti-héroïne et dont l’un des combats pourrait se résumer à éviter d’y basculer ? Est-ce cette école bourrée de vie (et de dangers), qui en devient presque un personnage à part entière ? Probablement un peu de tout ça, et peut-être même un peu plus. Si le tome 2 était déjà sorti, je me serai déjà précipitée à la librairie pour me le procurer, mais il va falloir attendre, malheureusement.
En tout cas, c’est certainement loin d’être mon dernier article sur un livre de Naomi Novik.
Jean-Philippe Jaworski, Janua Vera : récits du Vieux Royaume
Quelle claque ! Quel chef d’œuvre ! J’ai souvent un peu de mal avec les recueils de nouvelles, mais là, j’ai dévoré ce livre comme jamais. J’avais découvert Jean-Philippe Jaworski avec Gagner la guerre, dont j’avais parlé comme un des livres qui m’ont construite, mais je n’avais pas lu Janua Vera, qui pourtant se passe dans le même univers, justement parce que pendant longtemps j’avais besoin de me réconcilier d’abord avec les recueils de nouvelles.
Mais là, je suis loin de regretter ma lecture. Même si certaines nouvelles manquent un peu de souffle par rapport au reste de l’œuvre, on navigue dans un univers conçu avec génie, où les nouvelles se répondent entre elles au travers de lieux, de légendes, de personnages que l’on retrouve de loin en loin. Ce recueil contient l’essence du monde créé par Jean-Philippe Jaworski, et certaines nouvelles, comme Le conte de Suzelle ou Un amour dévorant m’ont particulièrement marquée par la réflexion qui les traverse ou leur construction (sur un ton plus léger, Jour de guigne vaut aussi le détour !)
Estelle Faye, La voie des Oracles, I : Thya
Si seulement j’avais découvert ce roman étant encore adolescente ! Mon amour des mythologies et moi aurions passé un moment fantastique, entre les pages de ce roman… Aujourd’hui, oui, j’ai apprécié ce livre, mais je pense que je l’aurais plus encore aimé à l’époque. Le travail de recherche sur les mythologies croisées, sur la fin de cette période romaine, est juste incroyable et les personnages sont attachants. Je regrette tout de même que certains enchaînements aient lieu un peu vite, que le roman ne prenne parfois pas le temps de se poser pour nous imprégner de son atmosphère, même s’il y a un rythme intéressant dans cette écriture.
Peut-être que la simplicité de ce livre plus étiqueté Young adult m’a un peu perturbée, après l’exigence du travail de Jaworski, mais j’ai tout de même passé un excellent moment à suivre ces aventures et la suite arrivera très bientôt dans une prochaine chronique !