Cet article a été précédemment publié sur mon ancien site. Je le republie ici pour ceux qui ne l’auraient pas lu.


C’est le début de l’année, l’heure des bilans est déjà passée pour pas mal de monde (principalement des comptables). Certains s’essaient à l’exercice, se demandent ce qu’ils ont bien pu accomplir de beau en dépit d’un contexte extérieur qui a tendance à se détériorer d’année en année. Pour ma part, j’oscille entre la fascination et la déprime face à ce genre d’exercice et faire un bilan complet de mon année reviendrait finalement à remettre un peu trop ma vie en question, je suppose. Par contre, puisque cette année a pour moi été marquée par mon retour sur ce site, notamment grâce à mes lectures du mois, il n’était que justice que je regarde un peu tout ce que j’ai réussi à lire cette année et que j’essaie d’en tirer la crème de la crème, les lectures qui m’ont bouleversée, fait rire, fait changer de vision d’une façon ou d’une autre, celles qui m’ont le plus marquée.

Voyez donc cela comme un petit cadeau de début d’année de ma part, puisque j’ai été absente de ce site pendant la fin de l’année et que, avec les fêtes, je n’ai pas eu le temps de m’occuper de l’habituelle nouvelle de fin de mois. Qui sait, peut-être ce petit bilan de mes recommandations pourra donner des idées de lectures à quelqu’un. Au départ, j’avais prévu de publier cet article avant le nouvel an, juste avant mes lectures du mois de décembre, mais j’ai finalement décroché quelques semaines et oublié de le publier, alors qu’il était prêt. Je vais donc m’y remettre petit à petit et publier un peu en retard mes lectures du mois de décembre, en fin de semaine probablement.

Il a été difficile de faire un choix et de me limiter à cinq œuvres et une mention honorable, je commence donc ce bilan avec une pensée pour tous les livres qui étaient à ça de s’y trouver et auxquels j’ai finalement préféré certains autres.

Naomi Novik, Education meurtrière

Editions Pygmalion – janvier 2022, traduit de l’anglais par Benjamin Kuntzer, 320 pages.

Page de couverture d'Education Meurtrière de Naomi Novik, aux éditions Pygmalion

Impossible de faire ce bilan sans passer par mon favori de cette fin d’année (et de l’année tout court d’ailleurs) : c’est un des seuls pour lesquels je n’ai pas hésité une seconde, et il remporte également le trophée du seul livre de l’année que j’ai relu (quelques jours après la première fois, ce qui m’a mise en retard pour mes lectures de décembre, d’ailleurs).

C’est une très chaude recommandation pour un roman plein d’humour, de morts pas si graves, de créatures étranges et avec une héroïne qui pourrait tuer quelqu’un en claquant des doigts et pourtant ne le fait pas… Mais qui contient aussi des réflexions plus profondes sur la solitude, le groupe, les voies toutes tracées et les préjugés.

Lu en novembre 2022

Jean-Philippe Jaworski, Janua Vera

Editions Les Moutons Electriques – janvier 2021, 416 pages

Couverture de Janua Vera, de Jean-Philippe Jaworski, aux éditions Mouton électrique

Bon, ce n’est pas de chance, les deux livres pour lesquels je n’ai eu aucune hésitation sont deux livres lus en novembre, mais je récuse le biais de récence ! Si Éducation Meurtrière m’a fait rire, certaines des nouvelles de Janua Vera m’ont émue aux larmes, un exploit d’autant plus marquant que j’ai tendance à être plus détachée dans mes lectures de nouvelles – je préfère les romans longs ou les sagas à dix tomes, minimum.

Je le recommande pour son univers travaillé, les personnages et les lieux qui parcourent ses nouvelles, les grandes questions qui agitent ce recueil et le réalisme et la minutie avec lesquels certains aspects sont abordés, mais aussi l’émotion qui sait nous prendre aux tripes.

Lu en novembre 2022

Ada Palmer, Terra Ignota, T4 : L’Alphabet des Créateurs

Editions Le Bélial – février 2022 – 550 pages

Couverture de l'Alphabet des créateurs, 4e tome de Terra Ignota d'Ada Palmer, aux éditions Le Bélial'

Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas ce tome que je recommande en particulier, mais de s’intéresser à la série des Terra Ignota, en commençant par le premier, évidemment. C’est une lecture ardue, très ardue, qui ne pourra pas plaire à tout le monde, à la fois par son niveau de langage, ses parti-pris notamment sur les genres et leur utilisation dans le roman, ses nombreuses références et son univers détaillé, mais si vous passez les cent à cent-cinquante premières pages et que vous avez réussi à accrocher, la récompense est à la hauteur de l’investissement avec ce roman qui sait nous faire voyager tout en restant sur terre, ce niveau de détails, des querelles et des guerres à la hauteur du Trône de Fer et un foisonnement d’idées philosophiques et de personnages. Un roman exigeant, mais une lecture à tenter.

Lu en avril 2022

Fred Vargas, Sous les vents de Neptune

Editions Viviane Hamy – avril 2004, 420 pages

Couverture de Sous les vents de Neptune, de Fred Vargas, aux éditions Viviane Hamy

Je ne pouvais pas ne pas mettre la lecture qui m’a enfin convaincue de m’intéresser de plus près aux romans policiers. J’en avais parlé dans la partie 2 de mes lectures de juillet et j’ai depuis lu un certain nombre d’autres romans de Fred Vargas alors qu’avant je ne lisais qu’un roman policier par an, en été (ma petite tradition à moi…)

Là encore, ce n’est peut-être pas cet ouvrage que je recommande en particulier, mais les romans de cette autrice qui a su m’intéresser aux policiers, qui m’a fait rire, m’a tenue en suspens, dont les dialogues et les personnages sont si bien construits et si humains qu’ils en sont réalistes, et qui sait instaurer un lien de complicité avec son lecteur.

Lu en juillet 2022

Paolo Bacigalupi, La Fille automate

Editions J’ai Lu – 2013, 638 pages

Couverture de La fille automate, de Paolo Bacigalupi, aux éditions J'ai Lu

Il m’a été particulièrement difficile de choisir entre ce livre et le suivant, qui passe dans les mentions honorables. Les thèmes sont assez proches, il s’agit de science-fiction dans les deux cas et ils abordent tous deux des sociétés au bord du point de rupture à cause des différentes crises provoquées par l’humanité, mais si j’ai préféré mettre en avant La Fille automate (dont je parle dans mes Lectures de septembre 2022) plutôt que Symphonie atomique, c’est principalement à cause de ses personnages et de son univers brutal, sans pitié mais particulièrement bien développé. N’hésitez pas, dans tous les cas, à lire les deux. Ce sont des lectures longues et relativement ardues, mais qui posent les bonnes questions et essaient d’apporter quelques débuts de réponse.

Lu en septembre 2022

Mention honorable : Étienne Cunge, Symphonie Atomique

Editions Critic – Octobre 2021 – 428 pages

Couverture de Symphonie Atomique, d'Etienne Cunge, aux éditions Critic

Mention honorable enfin pour Symphonie Atomique, qui a su me tenir longtemps en haleine et que je sors légèrement de ce top de mes lectures marquantes à la fois par comparaison avec La Fille automate et un peu par esprit de vengeance, parce que je n’ai toujours pas digéré qu’il nous présente les résultats de la crise climatique à long terme sans proposer une piste pour que l’humanité s’en sorte (c’est mesquin de ma part ? Sûrement, mais si j’avais été vraiment mesquine je ne l’aurais pas mis ici en vous encourageant vivement à aller le lire).

Lu en novembre 2022

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