Critique de Discworld
Film – 2007 – réalisé par Vadim Jean
Cela fait vraiment longtemps que je n’ai pas regardé de film de fantasy. En termes de films, je trouve que la fantasy a trop souvent tendance soit à en faire trop, soit à s’adresser aux enfants. Les films à gros budget manquent d’originalité, les films à petit budget sont décevants et souvent mauvais. En plus, je préfère largement les séries, dans tous les domaines : les épisodes sont plus courts, ce qui correspond mieux à ma façon de gérer le temps, et le fait qu’il y en ait plusieurs à suivre me permet de garder les personnages auxquels je m’attache… Bref, cela fait de nombreuses années que je n’ai pas regardé un film de fantasy, mais ça ne m’empêche pas de m’accrocher et de tenter, et je suis finalement tombée sur Discworld, sorti en 2007, adaptation en film de la série de romans de Terry Pratchett, les Annales du Disque-Monde. Les critiques sont extrêmement mitigées à ce sujet (2.7 sur Allociné) et je les comprends.
Je n’ai pas terminé de lire la série des annales du Disque-Monde, mais le film est à peu près fidèle à ce dont je crois me souvenir, ce qui n’est pas étonnant puisque Terry Pratchett a fait partie des scénaristes de l’adaptation de ses propres romans, ce qui est en soi extrêmement positif. On y retrouve l’humour si particulier des livres et, sans mentir, c’est en majeure partie l’humour et la fidélité à l’histoire qui sauvent ce film.
Car le problème, c’est que Discworld souffre de très nombreux défauts, notamment, je pense, d’un budget un peu trop limité : les animations sont catastrophiques, notamment avec l’épée héroïque dans la pierre (chaque gros plan dessus fait saigner les yeux de tout spectateur qui se respecte) et, pire encore, les animations de vol sont honteuses. Fort heureusement, pour un film de light-fantasy et donc fondamentalement fait pour être drôle, c’est un défaut qu’on peut pardonner assez aisément, d’autant plus facilement quand, comme moi, on regarde les films pour l’histoire plus que pour la performance technique. Mais je dois admettre que certains plans larges de paysages sont vraiment réussis et que certains choix de réalisation, pour être surprenants, restent originaux et amusants, comme quand tout le monde s’arrête au milieu d’une scène de bagarre pour sourire et laisser Deux-Fleurs les prendre en photo.
Ce qui est moins facilement pardonnable, c’est la performance des acteurs qui sont particulièrement médiocres pour la plupart, notamment parce qu’ils surjouent beaucoup trop. J’exclue Deux-Fleurs de ces rangs parce qu’il est exactement tel que je l’imaginais et qu’il incarne très bien son rôle, sans trop en faire à mon sens. Rincevent, malgré la tendance de l’acteur à le surjouer, reste lui aussi plutôt attachant et fidèle à ce que j’en imaginais. En revanche, cette satanée voix-off parle trop et a commencé à m’agacer à peu près deux minutes après le début du film.
En parlant de durée et de temps : si la première heure et demie de visionnage passe toute seule, le temps finit par se faire sentir et malheureusement, le film traîne en longueur. L’humour et l’histoire ne sont plus suffisants pour compenser la longueur exagérée de ce film (3h11, quand même !) et honnêtement, la seconde partie est un calvaire. Je ne pensais pas dire ça un jour, parce que je déteste quand on supprime des éléments essentiels d’un roman pour l’adapter en film, mais il aurait gagné à être écourté. Ou découpé en plusieurs parties. Ou adapté plutôt en série, après tout, l’œuvre de Terry Pratchett contient suffisamment de romans pour faire un certains nombre de saisons. Au final, j’en reviens au même point : les films, c’est sympa, mais je préfère les séries.