Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de parler d’un jeu vidéo qui ne date pas d’il y a cinq ans et qui est même extrêmement récent puisqu’il est sorti fin mai. Développé par le studio indépendant Wishfully, ce petit jeu de type plateforme à énigmes nous fera incarner la jeune Lana, dont tout le village dont son frère Hilo est enlevé par des espèces de robots extraterrestres ressemblant un peu à ceux de la Guerre des Mondes. Nous partons ainsi à leur recherche, aidés par un petit chat trop meûgnon appelé Mui (j’aime les chats, surtout quand ce sont des compagnons de gameplay).
un scénario qui se passe – presque – de mots
La grande force de Planet of Lana, à l’époque des cinématiques et des dialogues interminables, c’est de nous donner à voir le scénario sans nous l’expliquer, sans même d’ailleurs utiliser une langue existante. Les quelques mots et noms nous sont appris par les rares paroles de Lana et par ses gestes, la tension est véhiculée par l’angoisse qu’on entend dans sa voix lorsqu’elle appelle son frère. Les quelques cinématiques font rarement plus de quelques secondes et ne modifient pas les plans d’ensemble que l’on a en jeu, ce qui nous laisse perpétuellement intégrés à l’histoire.
Tout le reste, qu’il s’agisse de la raison de la présence de ces créatures sur la planète de Lana, de leurs intentions ou de l’histoire de la planète, c’est à nous de le deviner à l’aide des quelques indices semés dans le jeu et qu’il est facile de traverser sans voir. Personne ne nous prendra par la main pour nous expliquer le scénario et à un niveau de compréhension basique, on peut simplement jouer sans y prêter attention, se concentrant uniquement sur la beauté du décor. Si on cherche à comprendre, pourtant, il y a de quoi faire, mais Planet of Lana applique de façon littérale le principe du show don’t tell avec une efficacité confondante. Pour un écrivain en herbe, c’est une sacrée leçon !
des paysages époustouflants
La force des studios indépendants, c’est très souvent leur patte graphique qui ne cherche pas à faire du photoréalisme mais à donner une véritable identité au jeu que l’on traverse. C’est le cas dans Planet of Lana où tous les décors et graphismes sont réalisés à la main, avec un côté aquarellé pour l’arrière-plan qui invite au rêve et honore cette planète inconnue dont nous allons traverser de nombreux paysages, tous réalisés avec soin.
La beauté des décors renforce cette impression de solitude et d’écrasement de notre petite Lana, perdue dans ces lieux à la fois grandioses et oppressants, pleins de dangers et de merveilles. Souvent, on a envie de s’arrêter simplement pour observer et profiter de ce monde nouveau qui s’offre à nous.
La musique, elle aussi, joue un rôle capital dans cette odyssée, tout comme les effets sonores qui renforcent l’immersion et les sentiments qui se dégagent de chaque plan.
un gameplay un peu réchauffé mais efficace
Il faut le dire malgré tout, Planet of Lana ne réinvente pas le genre. On retrouve dans son gameplay des idées déjà proposées auparavant par Inside ou Limbo : side-scroller (ou jeu à défilement horizontal, pour les bons français) avec un personnage minuscule dans un monde immense, des plateformes relativement aisées à passer et des énigmes… Celles de Planet of Lana sont souvent très simples à résoudre, parfois un peu plus compliquées à mettre en œuvre, mais rien de sorcier pour un joueur habitué.
Cela pourrait être une déception, d’autant plus que le jeu a une durée de vie très courte (j’ai dû le terminer en quatre ou cinq heures, peut-être), mais on ne joue pas à ce jeu pour son gameplay mais pour l’aventure, l’immersion et en même temps, parmi tous ces jeux triple A qui rivalisent de durée de vie, ça fait du bien d’avoir un petit jeu qui ne prend pas trop de temps, qui nous permet juste de souffler un peu et d’entrer dans une histoire pleine d’espoir.
Et surtout, on a un chat.