Maintenant, si vous êtes un grand fan de cette série, allez faire un tour ou, si vous voulez rester, promettez de pataper.
J’ai une nouvelle confession à vous faire : la romance, ce n’est pas mon truc. Cela ne me dérange pas, évidemment, qu’il y en ait dans les romans de fantasy que je lis ou dans la science-fiction, mais je n’ai pas l’habitude de lire des romans dont l’histoire d’amour est le point central et névralgique (de la romantasy, donc… c’est ma première). J’arrive donc, pour ainsi dire, avec un oeil neuf à ce point de vue. Et je ne suis pas sûre que les relations décrites dans Un palais d’épines et de roses soient des exemples à suivre. Bon, la relation entre Feyre et Tamlin est globalement correcte la plupart du temps, même si basée sur un socle carrément bancal voire même déjà renversé (à savoir, la captive qui tombe amoureuse de son geôlier). Vous allez me dire : oui mais c’est inspiré de la Belle et la Bête, et puis en plus elle n’est même pas vraiment prisonnière… et je vous accorde ce point là, d’où le fait que je parle de « globalement correcte »… La plupart du temps. Par contre, il y a un ENORME problème au niveau de la notion de consentement à plusieurs moments du récit. Autant avec Tamlin qu’avec un autre personnage qui arrive bien plus tard dans le roman et qui s’en tire bien trop facilement avec – en plus – la promesse de devenir plus important dans les tomes suivants. D’ailleurs j’en profite pour noter que le roman est étiqueté jeunesse mais qu’il contient un grand nombre de scènes explicites, ce qui décidément mérite un nouveau rappel que ce n’est pas parce qu’il y a de la magie et des fées que c’est forcément pour enfant. Donc, voilà, bravo, je suis grognon maintenant.
Et ce n’est pas fini. Je n’ai pas réussi à trouver l’héroïne convaincante. Sa quête initiale (trouver un moyen de se défaire du traité qui la force à rester chez les fae) aurait dû s’arrêter au bout d’une cinquantaine de pages, mais quoi qu’on lui dise ou lui prouve, même si elle voit bien que non seulement elle ne peut pas s’en défaire mais qu’en plus c’est bien mieux pour tout le monde, y compris pour elle, qu’elle reste là, elle continuera à s’acharner alors que le lecteur commence à se demander si elle est stupide (ce qui sera confirmé aux deux tiers du romans quand, malgré les sous-entendus très nombreux et très appuyés qu’elle recevra sur la façon de régler l’énorme problème, elle continuera de rester centrée uniquement sur sa petite personne ce qui prolonge le roman d’un tiers supplémentaire). Et c’est un gros problème puisque, à priori, le lecteur devrait se sentir concerné par le sort de Feyre et que je n’ai vraiment pas réussi à l’être. D’ailleurs le seul personnage qui ait un tant soi peu éveillé des émotions chez moi est le père de Feyre, dont tout le monde se fout mais qui, lui, a quelque chose qui le rend unique et crédible. Les autres sont… Caricaturaux, exaspérants, voire les deux à la fois.
Bref, même si je n’ai pas passé un horrible moment en lisant ce livre, j’ai quand même de gros problèmes avec son écriture très simple, l’absence d’empathie que j’ai eue pour les personnages et surtout cet espèce de fantasme sur la zone grise autour du consentement qui vraiment ne passe pas. Du coup je suis embêtée parce que d’ordinaire, je termine toujours les séries que je commence, mais là j’ai peur que ça ne s’améliore pas par la suite et je pense que je vais me renseigner sérieusement avant de m’y mettre, pour savoir si ça s’améliore ou si c’est toujours comme ça.