Je sais, ça fait plusieurs mois que je n’ai rien posté ici (vu que mon dernier article date de… aïe… décembre) et pourtant non, je n’ai pas envie de laisser tomber ce site.
Parlons à cœur ouvert
J’avoue que j’ai un peu privilégié mon compte Instagram ces derniers temps parce que j’aime beaucoup le format, les possibilités de discuter avec plein de monde et qu’il fonctionne un peu mieux que ce site qui n’est pas très visité. Même si je n’ai pas pour ambition d’avoir des centaines ou des milliers de visiteurs par jour/semaine, l’impression de parler dans le vide est parfois un peu présente (d’autant plus que sur un site web, en dehors des statistiques de visite du site, seuls les commentaires permettent de savoir si les contenus ont été lus et appréciés) et, peu importe la passion, c’est difficile de faire abstraction. C’est un peu un serpent qui se mord la queue : moins je publie, moins de gens sont susceptibles de passer ici et d’apprécier le contenu, et moins j’ai l’impression d’être lue, moins j’ai envie de publier…
Pourtant, je n’ai pas envie de laisser ce site tomber dans l’oubli. D’abord parce qu’en tant qu’autrice je trouve qu’il est important d’avoir un site. Même si pour l’instant c’est pour parler de choses qui me plaisent et mentionner un peu mes nouvelles publiées, si je parviens à réaliser mon rêve d’être éditée je pense que ce sera d’autant plus nécessaire. On en revient un peu à la visibilité car le métier d’auteur n’existe pas sans lecteurs, c’est donc aussi un outil de travail et de communication.
Mais c’est aussi parce que j’ai des choses à dire et à écrire en format « long » que l’immédiateté d’Instagram ne permet pas forcément de réaliser. Facile à dire alors que j’ai laissé mon site prendre la poussière pendant plusieurs mois, mais j’avais besoin de temps pour y réfléchir et m’adapter, penser à l’articulation entre Instagram et ici (puisque ce réseau est devenu bien plus important que ce que je pensais en faire à la base).
Et puis il y a toujours ce problème de « légitimité »
Le démon des auteurs, c’est bien ce sentiment de ne pas être légitime. Pas légitime parce que pas publié, pas par une assez grosse maison d’édition, pas primé, pas… Bref, tout le monde hurle sur les réseaux « tu es légitime parce que tu écris » mais pour accepter ce fait, il ne suffit pas de se le bourrer dans le crâne à coups de posts. Rien qu’à écrire autrice ou auteur (oui, je préfère autrice et oui, je n’ai mis auteur dans le nom du site que pour les algorithmes un peu trop archaïques) un peu partout, je commence à avoir des symptômes de stress. Et du coup quand j’ai commencé à publier ma série sur comment écrire un roman (qui devrait plutôt s’appeler « comment j’écris un roman ») je me suis pris en pleine face un syndrome de l’imposteur modèle géant et j’ai fini par me faire toute petite, recommencer à ne mettre que des chroniques sur le site, jusqu’à arrêter totalement, parce que quitte à se sentir illégitime, autant y aller à fond.
Alors que bon. J’en ai quand même fini pas mal, des romans, même s’ils n’ont pas été édités. (<- notez ici le syndrome de l’imposteur dans toute sa splendeur avec le « même si » alors que j’aurais pu m’arrêter à « j’en ai fini pas mal, des romans » : c’est important de bien savoir minimiser un travail qui se compte en centaines d’heures). J’ai même des nouvelles publiées. (<- notez ici que je ne me retiens de ne pas dire que je ne veux pas me jeter des fleurs ou qu’il n’y en a pas beaucoup ou que…)
Et ce qui est horrible c’est que je ne me pose la question de la légitimité que quand il s’agit de moi. Je n’irais jamais voir qui que ce soit pour lui dire qu’il ou elle ne devrait pas s’exprimer sur l’écriture parce qu’il n’est pas publié. Non, non, l’imposteur c’est moi, personne d’autre. J’imagine que ça doit être le cas de pas mal d’autres auteurs, d’ailleurs…
J’ai un peu dévié du propos initial, du coup, vu que toute cette grosse digression (sur laquelle je pourrais faire un article entier, tiens !) avait pour seul but d’expliquer les raisons de mon silence. Et pour dire que j’ai décidé de combattre ce sentiment de ne pas être légitime.
Et comment tu vas faire ça ?
En recommençant à publier ici, en arrêtant de me mettre des freins pour rien et en rappelant que le point de vue que j’exprime dans mes articles, quel que soit le sujet, est le mien et qu’il a la valeur qu’on lui donne, ni plus ni moins que celle d’un autre point de vue.
Et en publiant des articles sur d’autres sujets (à priori toujours sur l’écriture, la lecture ou les littératures de imaginaire même si je ne m’interdis pas de digresser si je vois un lien avec d’autres choses). J’avais plein d’idées en commençant ce site, mais je n’en ai que peu suivies, en réalité, ou j’ai commencé des trucs que je n’ai pas continué. Donc voilà, je reprends là-dessus, je ne garantis pas d’être régulière mais je vais recommencer à poster ici. Vous aurez :
- Toujours mes bilans de lecture qui vont revenir dès demain (j’ai deux mois de retard à rattraper !)
- Toujours mes chroniques de films ou de jeux (dont une qui va arriver très vite aussi !)
- Des réflexions sur l’actualité littéraire ou de l’imaginaire quand j’aurais quelque chose d’intéressant à dire
- Des réflexions sur l’écriture, la lecture ou autres
- Des posts un peu plus réguliers pour vous raconter ce que je fais de ma vie (d’autrice), en bref où j’en suis niveau écrits, ce que j’aimerais faire, mes freins, tout ça…
- Et peut-être quelques développements sur des choses que j’ai publiées sur Instagram mais qui mériteraient d’être développées en plus long
En termes de régularité, je vais déjà essayer de rattraper tout ce que j’ai à rattraper donc il va y avoir plusieurs articles postés assez rapidement dans les prochains jours avant que je reprenne un rythme de croisière.