Je continue mon rattrapage des bilans de lecture en retard avec le dernier mois en date, janvier donc. Et encore une fois j’ai un peu accéléré le rythme de lecture (c’est tellement agréable d’avoir du temps pour lire !) Ce mois-ci : pas mal de suites de sagas, un début de saga qui est une suite de saga originale (relisez doucement d’accord ?), des nouveautés, de belles découvertes et une déconvenue (une seule, cette fois !)
christopher paolini, Murtagh
Cela dit, Murtagh est quand même bien plus nuancé qu’Eragon, principalement en raison de son personnage principal et des atrocités qu’il a dû commettre plus jeune pour le compte de Galbatorix, et on voit ici que Paolini s’essaie à plus de nuances. Le duo Murtagh-Thorn est plein de traumatismes qu’il se trouve à devoir combattre (et de ce côté là, c’est plutôt réussi !), ce qui leur donne une nuance supplémentaire. Leur point de vue sur les éléments de la première saga et sur les personnages est aussi rafraichissant en cela qu’il ajoute également beaucoup de nuances et nous permet de voir d’un nouvel oeil tous ces personnages qui nous paraissaient si parfaits à cette époque. L’intrigue en elle-même est aussi plus sombre, fait appel à une nouvelle thématique qui colle parfaitement au personnage de Murtagh – j’ai peur de spoiler si j’en dis plus donc je m’arrêterais là. En somme, on est face à un roman plus adulte mais qui nous ramène quand même en enfance et j’ai hâte de lire la suite. Enfin, si elle ne met pas des plombes à sortir.
Alric et jennifer twice, La passeuse de mots, tome 3 : La mémoire de la lune
Alors les transitions c’est bien, ça permet de mieux connaître les personnages, d’approfondir leur psychologie, ici on apprend des informations importantes pour la suite de l’aventure, mais fallait-il vraiment y consacrer autant de temps ? Les éléments qui font vraiment avancer le récit sont disséminés chichement à l’intérieur de ces pages, plus de la moitié (je pense, en tout cas en ressenti c’est pire) du livre est consacrée au problème d’Arya (encore une fois, j’essaie de ne pas en dire trop pour ne pas spoiler mais ceux qui l’ont lu sauront de quel problème je parle) et si c’est bien construit, ça traîne vraiment en longueur… Surtout que ce troisième tome introduit de nouveaux points de vue dans la narration, ce qui est un parti pris intéressant mais rajoute encore des longueurs puisqu’on va avoir la même journée vue de plusieurs points de vue différents. Alors dit comme ça, on dirait que j’ai détesté et, d’un côté, c’est vrai que j’ai trouvé ce troisième tome nettement en dessous du second (surtout la fin du second qui s’était pas mal accélérée) mais en étant dans la lecture, je trouve quand même que la psychologie des personnages est de mieux en mieux gérée, il y a des passages intéressants dans les souvenirs d’Alric et on est vraiment plongés dans l’ambiance, sauf que je crois que ce passage qui s’est éternisé et dont j’ai déjà parlé m’a gâché une bonne partie du plaisir de lecture.
Bref, je lirai le tome 4 pour avoir enfin la fin de l’histoire mais je ne vais pas me précipiter dessus parce que, c’est comme quand on mange trop d’un plat délicieux mais un peu bourratif, j’ai fait une légère indigestion et j’ai besoin de réparer mon estomac avec des aliments-livres sains et légers.
Andrzej Sapkowski, Le sorceleur TOME 6, La tour de l'hirondelle
Neal Asher, Voyageurs
J’ai décroché à quasiment tous les paragraphes : incapable de m’attacher aux personnages ni à ce qui leur arrive, incapable d’apprécier l’écriture que j’ai trouvé détachée et mécanique, et la période de voyage dans le temps est si longue que j’ai eu le sentiment d’une histoire fragmentée et que je n’ai même pas apprécié le voyage parce que les descriptions sont réduites à leur minimum et que je n’aime pas les dinosaures (oui, on y revient).
Quant au combat entre les deux camps venus du futur, je n’en ai vraiment rien eu à faire, il n’y en a pas un qui m’ait intéressée plus que l’autre. Bref, j’ai l’impression d’une histoire qui a glissé sur moi sans rien remuer à part mon agacement (bonus super agacé pour la réplique « On est où ? Non, la question c’est : on est quand » : CE N’EST NI DRÔLE NI ORIGINAL, absolument TOUS les romans (mais aussi toutes les séries et les films) avec du voyage dans le temps le font, j’en ai eu deux dans la même semaine pendant que je lisais ce roman, arrêtez de croire que vous tenez la punchline du siècle avec ça). Donc pour en revenir à Voyageurs, je n’en attendais pas grand chose et je n’en ai absolument rien tiré. Mais bon, ça doit être parce que je n’aime pas les dinosaures.
Kinga wyrzykowska, Memor
Et histoire de nous remettre de nos émotions, parlons d’une bonne surprise avec ce roman classé jeunesse (et je suis d’accord dans le sens où il m’a l’air abordable pour de jeunes adolescents, mais qu’il m’a touchée en tant qu’adulte) qui aborde les thèmes de la mort, du deuil et du souvenir mais aussi de la différence de cultures avec beaucoup de douceur et de tendresse, en créant tout un univers pour accueillir les morts, en fonction du souvenir qu’en gardent les vivants. Univers dans lequel le héros, Tomek, est propulsé alors que les photos de son frère décédé commencent à s’effacer et que ses parents semblent peu à peu l’oublier. Décidé à le sauver, il s’apercevra bientôt que le monde des morts dans son entier est en danger.
Ce n’est vraiment pas une lecture difficile et elle est clairement adaptée à un public jeunesse, il y a de l’action, de l’amitié, des passages forts et importants, une intrigue qui va aider le héros à devenir plus mature et à accepter les événements passés qu’il n’arrivait pas à admettre, et même un ptérodactyle (oui, il y a un point commun et un seul entre ce livre et le précédent). Et je me suis laissée prendre, j’ai vraiment dévoré ce livre (le tout premier de l’autrice), j’ai même ri aux éclats face à certaines expressions fleuries (mais pas vraiment familières, juste inusitées) utilisées par l’un des personnages qui a une voix unique et une façon bien à lui de voir le monde. Une très belle découverte.
James S.A. Corey, The Expanse tome 3 : La porte d'abaddon
Bon, il y a eu une lecture supplémentaire, mais à la réflexion, puisqu’il s’agit d’une duologie dont j’ai enchaîné les deux tomes entre fin janvier et février (puis le roman compagnon), je pense que je vais tout garder pour février car ce bilan lectures est déjà assez long et que je trouve plus facile de parler en un bloc de séries que j’ai lues d’un bloc (ça m’évite aussi la tentation du spoil). On se retrouve donc samedi prochain (le 2 mars) pour le bilan de lectures de février, sans retard, cette fois !