Je vous avais promis, dans un des articles où je parlais de ma novella Un chant dans la nuit, de faire un petit post focus sur la light fantasy, sous-genre de la fantasy que j’affectionne particulièrement et qui a vraiment marqué à la fois mon approche de l’écriture et de la vie en général. 

Définition

La light fantasy, ou fantasy légère, en bon français, même si personne ne dit ça parce qu’on préfère le terme de fantasy humoristique, est un sous-genre de la fantasy qui ne se prend pas au sérieux, comme son nom l’indique. L’humour est prépondérant dans ces oeuvres (toutes formes d’humour : satire, absurde, ironie, parodie – surtout la parodie, d’ailleurs). Elle détourne les thèmes et les codes du genre et joue avec pour en tirer son originalité. 

On considère qu’on peut croiser la light fantasy avec n’importe quel autre sous-genre de la fantasy, excepté la dark fantasy, dont le but et les enjeux sont exactement à l’opposé, mais d’ailleurs il n’y a aucune raison de se limiter aux sous-genres de la fantasy et c’est une des raisons pour lesquelles je l’ai croisée, dans ma novella, avec le cosy-mystery, genre assez humoristique, lui aussi (je pourrai aussi faire un article dessus à l’occasion). 

Après, comme tout ce qui a trait à l’humour, on peut être très loin du « prout lol ». Si la light fantasy peut se passer de gros enjeux pour proposer uniquement un moment plaisant à passer, elle peut aussi se servir de l’humour pour questionner, dénoncer, à la fois la société et le genre littéraire auquel elle appartient, proposer une nouvelle manière de voir les codes et les enjeux, elle peut aborder des thèmes graves, mais le fera à la manière du bouffon du roi, en s’accordant d’être insolente puisqu’elle prétend être naïve et candide.

Des oeuvres de light fantasy

Si on va chercher dans les oeuvres littéraires les plus connues, il y a un nom et un seul à retenir… 

Terry Pratchett, Les annales du disque monde, La huitième couleur, aux éditions Pocket

Les Annales du Disque-Monde, Terry Pratchett

Ben oui, évidemment. Qui est surpris ? Pas moi. Si vous ne connaissez pas encore le Disque-monde de Terry Pratchett, c’est sans doute parce que vous n’avez pas vu ma critique sur le film qui en a été adapté,  mais c’est la référence en matière de light fantasy. D’ailleurs, le saviez-vous ? C’est cette saga qui a rendu la fantasy populaire, avant la parution d’Harry Potter (et qui d’ailleurs était première des ventes avant d’être détrônée par ce dernier)

Si vous avez besoin de comprendre la light fantasy, cette série en contient tous les codes : une satire qui va jusqu’à l’absurde, une légèreté à toute épreuve (en apparence, du moins !) et bien sûr, un monde qui s’amuse avec les codes de la high et de l’héroïc fantasy (ne me dites pas qu’il faudrait aussi que je parle de ces deux-là…)

Bon, si vous voulez la lire en entier, il faut s’accrocher, puisqu’il y a 41 tomes, mais l’avantage, c’est qu’ils contiennent presque tous des histoires distinctes.

 

Mais c’est loin d’être la seule oeuvre littéraire de light fantasy (Princess Bride de William Goldman, A vos souhaits de Fabrice Colin, Blanche-neige et les lance-missiles de Catherine Dufour… et pour ma part j’ai tendance à ranger Tara Duncan en grande partie dans cette catégorie même si tout le monde ne sera sans doute pas d’accord avec ça). Et il n’y a pas qu’en littérature qu’on peut trouver de la light fantasy, je vais faire appel à ceux de ma génération en convoquant…

Le Donjon de Naheulbeuk

Bon, moi, quand j’ai grandi, c’était encore une série audio mp3 avec des voix transformées trop mimi (qui m’a tellement influencée que le jour où j’ai dû inventer un podcast documentaire pour un cours de Master, j’avais repris un peu le même principe – eh oui, je sais, avant il y avait les 2 minutes du peuple, mais je ne connaissais pas), mais c’est ensuite devenu un groupe de musique (le Naheulband), des romans, des bandes dessinées, des jeux de société, etc. 

On est ici dans une parodie de partie de jeux de rôle, qui en reprend les personnages archétypaux et les tirs de dés pour déterminer le résultat de certaines actions, avec une histoire absurde et pas mal de clichés poussés à leur maximum pour en faire ressortir tout l’humour.

 

Dans le même genre, à la même époque, il y avait aussi Reflets d’acide, qui n’a pas eu le même retentissement. Et côté BDs, on a aussi les Lanfeust de Troy (et les Trolls de Troy) qui approchent de la veine light fantasy, même si j’avoue moins m’y connaître dans cet art…

Et surtout, côté films/séries on a UN représentant de la light fantasy qui écrase tous les autres, même s’il ne s’est pas déclaré comme tel c’est évident qu’il est englobé dans cette définition, et je parle évidemment de la série qui nous a tellement marqués (particulièrement ma génération) que tout le monde en connaît au moins une réplique (et que certains en ont marre de les entendre), qui m’a tellement influencée personnellement que je mets des références à celle-ci même sans y penser… 

Kaamelott

Quand on dit qu’on pouvait mélanger la light fantasy avec tout… Et ici, c’est donc avec de l’historique et des mythes arthuriens. Et même si ça n’a pas spontanément été déclaré dans ce genre, je vous rappelle qu’en français on appelle ça de la fantasy humoristique et que ce côté là est parfaitement assumé dans la série. On n’est pas obligés d’avoir des elfes et des trolls pour avoir de la fantasy, on peut aussi avoir une bande de chevaliers dépassés par les événements, un magicien incapable de travailler parce qu’il a un toit au-dessus de la tête et un roi qui n’arrive plus à se rappeler exactement du bruit que fait son épée magique quand il la sort de son fourreau.

Kaamelott, c’est aussi la preuve flagrante que la light fantasy peut aussi s’emparer de sujets extrêmement sérieux (voir la saison 5, qui du coup s’écarte un petit peu de ce genre sans pour autant perdre son essence) et qu’elle peut aussi se montrer subtile. Et pour moi, c’est une référence absolue, tout comme son créateur, Alexandre Astier. N’y aurait-il eu que cette série dans cet article que j’aurais quand même continué à parler de l’impact profond que la light fantasy a eu sur moi.

Concluons

La vie a déjà tendance à être trop sérieuse. Si j’aime autant la light fantasy, d’une part, c’est parce que j’ai besoin d’humour dans ma vie, et d’autre part parce qu’elle n’hésite pas à sauter joyeusement à pieds joints sur tous les acquis, à pousser jusqu’à l’absurde ce qui paraît normal pour montrer que ça ne l’est pas forcément, à ne rien considérer comme sacré ou grave et ça fait du bien. 
J’ai déjà tendance à rajouter de l’humour dans tous mes textes, même lorsque je ne fais pas de light fantasy. Mais quand j’assume l’idée d’en faire – par exemple en la mélangeant à du cosy-mystery, c’est une vraie libération.

Si vous n’avez pas l’habitude d’en lire, je vous conseille d’essayer. Vous pourriez passer un bon moment.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.