Ceci est la deuxième partie de mes lectures du mois d’avril (retrouvez ici la partie 1 si vous ne l’avez pas lue) que j’ai coupé en deux pour que la lecture soit plus digeste. Et cette fois-ci, comme je n’ai pas pu me rendre en librairie ou à la bibliothèque, j’ai lu (ou relu) des romans qui traînaient dans ma bibliothèque depuis un bon moment.
Lucie Thomas, Contes et légendes de finlande
Je commence avec une lecture d’un livre ancien et tout délavé, un livre de contes. J’aime beaucoup les contes, je trouve qu’ils savent merveilleusement bien comment nourrir et ressourcer nos imaginaires, et comme j’ai récupéré trois ou quatre livres de contes de tous les pays, je m’étais promis de les lire (il n’est donc pas impossible d’en voir apparaître de nouveaux dans les prochains mois).
Difficile, en revanche, de faire la critique de livres de contes et légendes aussi anciens et profondément ancrés dans la culture des pays qui les ont vu émerger, je vais donc demeurer relativement factuelle.
Cet ouvrage rassemble donc différents contes et légendes de Finlande (non, sans blague) venus d’époques très différentes, des plus anciennes avec une culture païenne et des histoires de magie chantée (ce que j’ai adoré) et de géants qui ont forgé le ciel, plusieurs contes que j’ai trouvé vraiment inspirants ; puis des contes plus récents, contes de Noël ou histoires de guerre, marqués par la chrétienté, tous très intéressants mais sans doute moins différents de ce qu’on peut connaître que les premiers, plus anciens. Une jolie lecture qui m’a permis de faire une pause rêveuse entre deux romans plus adultes.
Sherlock Holmes, Le chien des baskerville
Je vous avais promis un classique de chez classique, et oui, cette fois, je suis partie dans les aventures de Sherlock Holmes, que je croyais avoir déjà lues à force de voir les films, de jouer (j’ai beaucoup aimé les jeux d’enquête ‘Les aventures de Sherlock Holmes » publiés chez Frogwares) et, plus bêtement, d’en entendre parler, mais en fait il s’avère que je n’en ai à priori jamais lu aucun et que Le Chien des Baskerville trônait, oublié, dans ma bibliothèque, depuis des lustres. Et comme j’essaie de réduire un peu le nombre des vieux livres non lus qui traînent sur mes étagères, j’ai décidé de le lire, cette fois-ci.
Je vais commencer par le négatif : clairement, on sent que la société à l’époque de Sir Arthur Conan Doyle était bien différente de la nôtre. J’en avais parlé dans mon article sur la responsabilité de l’auteur, mais ça m’a d’abord profondément choquée de voir la phrénologie traitée dans ce roman comme s’il s’agissait d’une science alors qu’on sait aujourd’hui que ces théories fumeuses ne reposent pas sur des bases scientifiques, mais un roman vit à sa propre époque et, à l’époque de l’écriture de celui-ci, la phrénologie était encore considérée comme une science, Conan Doyle ne peut donc pas être blâmé pour cela (l’importance du contexte, tout ça….). On a aussi un poil de misogynie ambiante mais relativement peu, par rapport à ce à quoi je m’attendais, et somme toute relativement peu de moments où je me suis dit « aïe, autre siècle, hein ».
Et niveau négatif, c’est à peu près tous les reproches que je puisse faire. Côté positif, on a une enquête rondement menée, qui met en avant le génie de Sherlock Holmes tout en nous proposant un charmant voyage dans des landes hantées par un chien démoniaque, visitées par un meurtrier en cavale et où s’enfoncer sur les mauvais chemins peut être cause d’une mort prématurée (ambiance, ambiance !), un côté bonne société anglaise très distingué qui participe à cette ambiance également et une jolie variation dans la narration, les souvenirs de Watson étant à la fois racontés sous forme de souvenirs, de lettres et de comptes rendus, ce qui permet de ne jamais s’ennuyer.
J’ai quand même eu un peu de mal à rentrer dedans et à me sentir vraiment impliquée, mais ça tient peut-être à la comparaison avec l’oeuvre suivante que j’ai lu ce mois-ci, beaucoup plus prenante, à savoir…
Maxime Chattam, L'âme du mal
Ici, on entre clairement dans un roman qui m’a empêchée de dormir et pour lequel je me suis couchée très tard, afin de le finir et d’échapper au suspense (je me demande comment j’ai réussi à ne pas faire de cauchemars après cette lecture, en sachant que j’y suis extrêmement sensible)
On est ici sur le genre de thriller policiers que j’aime beaucoup mais dont je me méfie particulièrement (et que, jusqu’il y a peu, je me contraignais à lire uniquement en été pour que l’ambiance de douceur estivale chasse la peur que je peux ressentir dans ces romans), justement à cause de ma tendance à faire des cauchemars pour tout et n’importe quoi, avec des crimes bien glauques, une tension palpable tout au long du roman et des personnages qui se trouvent vraiment en danger, en permanence. Maxime Chattam manie particulièrement bien ce genre de tension, qu’il arrive à faire commencer très tôt dans le roman et à faire croître en intensité alors même qu’on pensait impossible qu’elle augmente encore.
Mention spéciale à l’épilogue qui me fait encore frissonner rien qu’à y repenser et qui m’a appris qu’il s’agissait d’un seul tome sur un total de cinq (à en croire Babelio), ce premier tome se suffit à lui-même mais j’essaierai quand même de trouver les suivants pour les lire, peut-être pas trop rapidement à cause de ma sensibilité, mais bientôt.