Comme je l’avais annoncé le mois dernier dans ma critique du jeu-vidéo Kona, ce mois-ci, c’est Kona 2 : Brume dont je vais vous parler. Un jeu aux mécaniques similaires à celles du premier, à quelques différences près, et qui en est la suite immédiate, juste après les événements de Kona.
Continuer de comprendre
Si Kona était construit comme un tout se suffisant à lui-même, de nombreuses questions n’avaient pas trouvé de réponse à la fin du premier opus, et Brume cherche à apporter ces réponses, quitte à malmener pour cela quelque peu la cohérence de la fin du premier – ou alors, je n’avais pas tout compris, mais il me semble qu’il revient en arrière sur quelques points afin de justifier les réponses qu’il apporte ; ce qui me fait supposer que le 2 n’était pas prévu lorsque le premier est paru et qu’il a été écrit par la suite. Ce ne sont pas des détails, mais ce n’est pas non plus gravissime et il parvient à apporter toutes les réponses, ce qui fait qu’on ressort de Brume avec un sentiment d’achèvement cette fois-ci.
Parce que dans un jeu d’enquête, il n’y a quand même rien de plus frustrant que de ressortir en ayant l’impression d’avoir loupé des trucs.
Un jeu plus conventionnel ?
Si Kona premier du nom se concentrait sur les secrets d’un petit village aux personnages souvent hauts en couleurs et des légendes d’une Première Nation, j’ai eu l’impression que Kona : Brume était plus conforme à ce qui se fait dans les autres jeux-vidéos, tout en gardant les bases posées par le premier opus. Difficile d’en dire davantage sans spoiler mais cette fois-ci, on enquête sur le mécanisme à l’origine de la tempête surnaturelle qui s’est abattue et j’ai eu l’impression que c’étaient des éléments qui auraient tout à fait pu être dans des jeux AAA d’où mon impression (à prendre avec des pincettes) d’un jeu davantage axé sur les attendus du grand public. Le jeu garde sa « patte » mais se rapproche du conventionnel en mettant à l’arrière plan beaucoup des éléments originaux du premier – la vie dans le grand nord du Québec, entre autres – ce que j’ai pu trouver un peu dommage, même si ça ne gâche pas le plaisir du jeu.
Des différences de gameplay
On va aussi passer beaucoup moins de temps, au fur et à mesure du jeu, à fouiner partout, un peu plus à se battre et le fait de remplir son carnet pour tout découvrir prend un peu moins de place dans les grandes étendues un peu vides, sauf dans certains endroits stratégiques. La narration aussi, qui faisait tout le sel du premier, devient un peu plus anecdotique et nous guide beaucoup moins dans les prochaines étapes de notre aventure, remplacée en partie par d’autres personnages qui nous viennent en aide (ou plutôt, qui nous disent où aller pour leur venir en aide, après tout c’est un jeu-vidéo, il ferait beau voir qu’un PNJ se bouge le popotin pour nous aider, on se fait même engueuler par quelqu’un qui n’a pas bougé de sa chaise de tout le jeu parce que d’après elle, on ne prend pas la menace au sérieux, ce qui est plutôt culotté de sa part si vous voulez mon avis).
Comme le jeu reprend directement après les événements du premier, notre personnage n’a plus accès à sa voiture, qui représentait un élément rassurant dans toute cette folie, mais à la place il se trouve un moyen de transport différent et beaucoup trop cool (que je vous laisserai découvrir si vous y jouez !). Fini aussi l’inventaire au poids limité, qu’il fallait constamment réajuster en essayant d’anticiper les problèmes qui risquaient de se trouver sur notre route (j’avais fini le un en ne pouvant quasiment pas sauvegarder sur la dernière partie du jeu parce que je n’avais pas pris assez de bûches, parce que oui, on sauvegarde aux points de chaleur, qu’il faut allumer, et si dans le 2 les bûches sont posées à côté des cheminées et il n’y a pas besoin de tout un attirail pour les allumer, dans le 1 il fallait y penser quand on partait en randonnée dans la forêt glacée, mais ça impliquait de laisser d’autres éléments de notre inventaire en arrière). Bref, de ce côté là c’est moins dommage, même si on perd aussi un peu le côté Mc Gyver (je n’ai jamais su comment ça s’écrivait) de notre personnage très débrouillard qui réparait des tas de trucs sur son chemin, jusqu’à recâbler totalement un circuit électrique pour ouvrir une porte.
En somme Kona : Brume, bien qu’il soit bien plus compréhensible que le premier et nous permette de saisir toute l’étendue de l’affaire, souffre en quelques points et notamment au niveau de la fraîcheur (lol) et du renouveau de la comparaison avec son grand frère, malgré plusieurs excellentes idées. Il est plus accessible et plus conventionnel mais perd au passage un peu de son sel.