Vous aimez faire piou-piou-piou avec vos doigts ? Parce que moi oui. Du coup j’ai testé Immortals of Aveum, jeu de FPS solo dans un univers de fantasy sorti en 2023. Et ouais, ça fait bien piou piou, mais j’ai bien peur que ce soit à peu près tout…

Un jeu qui essaie de ne pas être manichéen, mais qui n'y arrive pas

Bon, on est dans un jeu de guerre relativement classique, deux camps dont un gentil (l’armée des lumières) et un méchant, dirigé par un grand méchant. Certains personnages sont un poil plus nuancés, et le jeu ne cesse d’essayer de nous faire croire que le méchant n’est pas si méchant et que les gentils ne sont pas si gentils, mais globalement, ça reste totalement manichéen, et c’est un peu fatiguant. Alors, c’est quand même un défaut que je peux plus facilement pardonner à un jeu-vidéo qu’à un film ou à un livre, puisque le joueur a besoin de savoir qu’il est du bon côté, mais ça reste malgré tout un défaut.

Les Elus, ça suffit !

Eh, devinez qui on incarne ! Sérieux devin… oui, bon, d’accord, vous avez lu le titre de cette partie. Ok, il n’y a pas de prophétie (et encore) mais on incarne quand même un orphelin qui se découvre des pouvoirs immenses et qui est appelé à sauver le monde parce que ralala le destiiiin. Il a même l’habituel side-kick féminin bien plus badass que lui, qui dispose d’ailleurs d’un traitement un peu original même si je l’avais vu venir à des kilomètres, ce qui a un peu brisé « l’incroyable plot-twist » pour moi. Mais on va encore dire que je suis aigrie et je plussoie : mon copain, qui n’a pas l’habitude de lire ce genre de trucs, a été surpris, lui, alors tout est affaire de point de vue.

Mais là encore, ça ne m’a pas vraiment gênée, parce que c’est un jeu-vidéo et que je peux plus facilement pardonner ce genre de choses à ce médium pour lequel, par essence, on est un héros qui se bat tout seul contre tout le monde, alors pourquoi pas. 

Ce que je pardonne moins facilement, en revanche, c’est qu’on nous présente, au départ, toute la petite famille d’orphelins de notre héros, Jak, que bon ben évidemment [mini spoiler vu que ça se passe dans le prologue] ils meurent, et qu’on n’entendra plus parler d’aucun d’entre eux sauf une. Ah. Mais ils avaient l’air cool. Je veux bien qu’ils meurent pour justifier la colère de Jak et tout et tout mais… je sais pas, genre, en reparler une fois, rappeler qu’ils existaient, au moins, même si c’est pour dire que notre héros n’en est pas si affecté, ça n’aurait peut-être pas été de refus ? Parce que du coup, ça fait un peu léger, à mon goût, et j’ai eu l’impression que l’histoire était un peu traitée par-dessus la jambe.

Un gameplay un peu dépassé ?

Bon, ça ne cassera pas trois pattes à un canard. On a un arbre de compétences, quelques items d’équipements à modifier et améliorer, des endroits où aller, tirer sur des gens et résoudre deux trois énigmes, dans un pseudo-monde-ouvert (un couloir amélioré, plutôt) où on sera bloqués par des murs invisibles pour nous empêcher d’aller partout où on n’a pas le droit d’aller. Côté armement, on incarne un magicien « triarque », qui utilise les trois couleurs de magie (écarlate, verte et azurée); correspondant grosso-modo à fusil à pompe, mitraillette et fusil de chasse en termes de gameplay. On aura droit à quelques artefacts supplémentaires pour ralentir nos ennemis, les attirer ou les perturber, mais rien de bien folichon. 

L’univers, lui, est aussi vide que dans un jeu des années 2000 : quand on croise un « animal », c’est un ennemi à abattre, et les alliés ne sont que dans certaines zones prédéfinies. Ca témoigne pour moi d’une certaine forme de flemme, de l’envie de créer un jeu pour le vendre, et pas pour qu’on s’y immerge. Même si l’absence d’animaux est expliquée par le scénario, je trouve que c’est triste et vide, et aucun décor n’est particulièrement intéressant ni à la hauteur des jeux sortis ces dernières années. Le jeu, pourtant publié par EA, est plus laid et vide que certains jeux de studios indépendants. L’eau, parfois, on peut aller dedans, parfois pas (si elle dépasse la hauteur des chevilles, notre personnage ne sachant apparemment pas nager). Et bien sûr, quand on a des alliés avec nous, ils nous lâchent au début de chaque mission pour aller faire leurs trucs de leur côté, pendant que nous on galère, même s’il arrive une ou deux fois qu’ils nous filent un coup de main pour un boss (principalement en faisant de la figuration, leurs boucliers sont parfois utiles mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils fassent des dégâts).

J'espère que vous n'êtes pas pressés (et que vous n'aurez pas à recommencer le jeu 3 fois)

On arrive au plus gros problème de ce jeu, selon moi. Il y a des cinématiques partout, tout le temps. Tu fais trois pas, tu tire trois fois, paf, cinématique. Tu parle à un gars, il t’envoie quelque part, et hop, recinématique. Alors oui, sans scénario, le titre n’a pas beaucoup d’intérêt, mais c’est là qu’arrive l’énorme problème : ON NE PEUT PAS LES PASSER. Alors, la première fois qu’on fait le jeu, ça peut aller, on en profite pour découvrir l’histoire, c’est chouette, mais le jeu dispose d’une nouvelle partie plus, de succès à faire (dont certains qui peuvent être loupés) pour lesquels il est indispensable de rejouer au moins une fois (deux, si comme moi vous avez un bug). Et si la première fois, ça va, la deuxième et la troisième fois, ces scènes sont VRAIMENT longues (certaines font près de cinq minutes…). JE SUIS LA POUR JOUER, PAS POUR REGARDER UN FILM. Laissez moi passer ces fichues cinématiques.

Pour la petite histoire, la première fois que j’ai joué, j’ai regardé les cinématiques. La deuxième fois, j’ai profité de toutes ces cinématiques pour avancer sur mon roman. Et la troisième fois, ben j’ai écrit cette chronique. J’ai peut-être l’air d’abuser, mais je vous jure que c’est vraiiment long.

Mais j'ai quand même un peu d'affection pour ce titre

Déjà, à cause de son côté un peu old-school. Au lieu d’essayer de tout faire, il se concentre sur un scénario et un gameplay certes pas très novateur, mais qui fonctionne. Il n’essaie pas de proposer dix mille quêtes annexes, il y a l’histoire principale, et c’est tout, et ça fait un peu de bien de ne pas être perdu dans un jeu qui propose trois mille choses à faire (Non, je ne veux pas pêcher dans Assassin’s Creed, arrêtez tous avec la pêche, ça a déjà l’air chiant en vrai, ce n’est PAS un gameplay que j’ai envie de voir dans un jeu vidéo).

Et puis pour son côté humoristique et un peu décalé. Les personnages interagissent entre eux de façon naturelle, c’est à dire en s’envoyant des vannes (c’est comme ça que j’aime interagir avec le monde, en général, moi…), sauf le grand méchant qui lui, n’est pas vraiment un grand farceur. Mais du coup, ça donne l’impression que le jeu ne se prend pas trop au sérieux, et ça fait du bien, c’est donc important de le noter. Ce ne sera certainement pas le jeu de l’année (pas après m’avoir forcée à recommencer trois fois à cause d’un bug, merci mais non merci) mais je garde quand même un peu d’affection pour lui.

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